Page 28 - Un prince & des légendes
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L’EXPLOSION FINALE

            Les deux derniers matchs étaient à    On obtient un penalty. Delio s’élance et il   Je me souviens du défilé avec les suppor-
            domicile. Nous avions donc de nou-    le loupe ! Il doit rester une grosse dizaine   ters de la Condamine au Palais. Les fans
            veau notre sort entre nos mains.      de minutes à jouer. Là, on s’est vraiment   descendaient et remontaient le Rocher
                                                  mis à baliser.                       pour nous accompagner. Ça donnait l’im-
            On avait corrigé le FC Metz à la 37  jour-                                 pression qu’il y avait plus de monde !
                                        e
            née, avec un quadruplé de Delio (4-0). On   Les Nantais  continuaient à dérouler  leur
            avait repris la tête du classement, mais il   jeu face à Nice. Il nous fallait gagner abso-  Cette saison reste pour moi la plus
                                                  lument. Un match nul de notre part et les
            fallait une ultime victoire face à Bastia, ou   Nantais nous dépassaient au classement, la   belle et la plus aboutie avec l’ASM.
            un meilleur résultat que Nantes, pour être   différence de buts étant désormais à leur   J’ai été élu joueur de l’année 1978. Je
            champion.                                                                  partais également dans la foulée pour
                                                  avantage. Le stress s’emparait de tout le
            Au dernier match à Louis II, rien n’a été   monde y compris du stade. Jusqu’à l’explo-  la Coupe du monde en Argentine avec
            facile face aux Bastiais. Eux allaient jouer   sion finale !               mon coéquipier Christian Dalger.
            la finale de la Coupe UEFA contre le PSV   Cette victoire nous offrait le titre au terme   Là-bas, on a retrouvé les Nantais. Pendant
            Eindhoven. On pensait qu’ils allaient se   d’une saison exceptionnelle avec une rude   la préparation, Henri Michel, qui était un
            préserver. Mais les Corses nous ont mis un   bataille à la tête du classement contre   des leaders des Bleus et le capitaine de
            bordel terrible à nous faire douter jusqu’au   Nantes,  Strasbourg  et Marseille.  Nantes, m’avait cuisiné sur cette rumeur
            bout ! En plus, on savait que Nantes se ba-                                de primes concédées aux Rouennais.
            ladait contre Nice (6-1). On s’est d’ailleurs   On avait vécu quelque chose d’ex-  On était copains. L’histoire lui était arri-
            demandé après si Nantes n’avait pas mis   traordinaire  en  devenant  le  dernier   vée aux oreilles. Il m’avait dit que c’était
            aussi une prime…                      club promu et champion de France     scandaleux… Je lui avais répondu que s’ils
            Le gardien bastiais (Pierrick Hiard) était   dans la foulée, l’année même de notre   n’étaient  pas  capables  de  battre  les  der-
            comme un fou. Quand le ballon sortait, il   remontée. C’était spécial. On mar-  niers à ce moment de la saison, alors, ils
            allait le récupérer le plus vite possible ! Les   quait doublement l’histoire.  n’avaient  pas l’étoffe  d’un champion !
            Bastiais ont dû perdre pas mal d’influx sur
            ce match alors qu’ils avaient leur finale de
            C3 quatre jours plus tard…                  Extrait
            Delio ouvre le score en première mi-temps.
            Puis Bernard Gardon double la mise juste
            à l’entame de la seconde période. On se dit
            que c’est bon, mais les Corses reviennent
            par Johnny Rep. Ils touchent même les po-
            teaux. Là, on commence à avoir les foies !
            Mais on n’a pas le temps de trop cogiter.

            AS MONACO 2 – SC BASTIA 1
              Mardi 2 mai 1978
              Stade Louis II
              Division 1, 38  journée
                     e
              Onnis 26’, Gardon 48’
              Rep 63’






              Le prince Rainier
            félicitant Jean Petit
            pour le titre de
            champion de France
            après la victoire
            contre Bastia.
              Jean Petit dribblant
            un Bastiais.
              Les gradins de l’ancien
            stade Louis II le soir du
            match contre Bastia.

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